Histoire & enjeux

Le moulin de Carra est attesté pour la première fois en 1637. Il compte, au milieu du XIXe siècle, parmi les 15 moulins du Foron et les 200 du bassin genevois. Du Moyen-Âge à la Révolution industrielle, les moulins jouent un rôle économique et social essentiel. Ils assurent mécaniquement la fabrication des produits de base : moudre le grain, extraire l’huile, écraser les fruits, tanner les peaux, fouler les draps, casser les fibres du chanvre, battre le fer, scier le bois, hacher la pâte à papier…

Vers 1840, Ville-la-Grand compte 4 moulins à Crêt, Carra, les Creux et Cornières. Celui de Carra est équipé de 3 roues en bois, actionnées par un bief (canal alimenté par le Foron), pour moudre des céréales et extraire l’huile de noix. A la fin du XIXe siècle, une seule roue métallique de grand diamètre remplace les anciennes roues, puis le moulin abandonne la mouture de céréales pour devenir une huilerie à part entière. Elle est exploitée de façon saisonnière jusque dans les années 1940. Le bâtiment subit les ravages du temps et de plusieurs incendies, et reste à l’abandon jusqu’à son rachat par la commune.

Motivée par la valeur patrimoniale du site, la commune de Ville-la-Grand achète le moulin en ruines en 1997. Après sa réhabilitation de 2012 à 2016, la mairie souhaite valoriser ce patrimoine historique, culturel et naturel par la création d’un lieu de partage, d’éducation et de sensibilisation au service des habitants.

Au cœur de l’agglomération annemassienne et de l’aire urbaine Genève-Annemasse, proche de la frontière franco-suisse, ce site, intégré dans une stratégie globale de valorisation répond à de nombreux enjeux locaux et transfrontaliers :

A l’échelle communale : il s’agit de conserver et transmettre un patrimoine naturel et culturel dans une perspective de renforcement des liens sociaux à travers des actions d’éducation, de sensibilisation et de partage sur des thématiques en lien avec le développement durable.

A l’échelle d’Annemasse Agglo : il va contribuer au développement d’un tourisme doux et de loisirs de proximité en pleine nature, en complémentarité avec les autres acteurs du territoire.

A l’échelle du bassin genevois : il va articuler la valorisation du patrimoine naturel à la valorisation de l’héritage historique et symbolique des moulins, éléments d’identité du bassin genevois.