Né le 2 novembre 1910 à Bellevaux, Louis Favre passe ses premières années d’études sur les bancs de la petite école de son village. Il effectue ensuite ses études secondaires de 1922 à 1929 à Ville-la-Grand au Juvénat, chez les Missionnaires de Saint François de Sales.
Il poursuit ses études religieuses à Fribourg, puis il suit les cours de philosophie à Saint-Michel avant d’effectuer son service militaire.
Il entre dans la 14e section d’infirmiers en tant que soldat de 2e classe en 1932, puis il devient caporal et enfin sergent.
Après son service militaire, il revient compléter sa formation religieuse à Bonlieu et suit les cours de la faculté de théologie de Fribourg; il prononce ses vœux et est ordonné prêtre le 12 juillet 1936.
En 1939, il est rappelé mobilisé et affecté au dépôt de la 14e section d’infirmiers militaires jusqu’au 3 août 1940.
La position du Juvénat est déterminante pour son futur engagement dans la Résistance et comme lieu de passage des Juifs : l’établissement possède un jardin dont le mur fait frontière avec la Suisse. De l’autre côté du mur, c’est le hameau de Carra dans le canton de Genève, et cette position privilégiée de l’établissement va déterminer le destin de Louis Favre.
L’établissement procède à ses premiers passages dès la fin 1941.
L’engagement de Louis Favre dans la Résistance est très précoce. Mais si son appartenance aux réseaux Gilbert du colonel Georges Groussard était connue, – engagement commençant en novembre 1942 juste après l’invasion de la zone libre par les Allemands – , son homologation en tant qu’agent P2 dans le réseau de renseignement du mouvement Combat, le réseau Kasanga, dès août 1942, était totalement inconnue.
Parallèlement à ses activités de renseignement, et de passage de documents , il y a le passage des hommes, ceux de la Résistance, malgré l’hostilité de ses confrères, et celle des Juifs depuis l’été 1942 et les grandes rafles.
Tout l’établissement finit par participer au passage des Juifs, et quatre d’entre eux recevront la médaille des Justes parmi les nations :
Le père Louis Favre à titre posthume en 1986.
Le père Gilbert Pernoud en 1987.
Le frère Raymond Boccard en 1987.
Le père Pierre Frontin à titre posthume en 2011.
Louis Favre se rend très souvent à Genève et est repéré par la Gestapo. Le 3 février 1944 il est arrêté par la douane allemande au Juvénat après une longue traque dans l’établissement. Il séjourne dans quatre prisons.
Il continue à faire du renseignement et à soutenir les autres membres du réseau qui ont été arrêtés peu après lui : Charles Francillon, Albert Curioz et Emille Millet.
Louis Favre refuse l’évasion préparée par les services de renseignement suisses et français pour que d’autres ne paient pas cette évasion de leur vie.
Il est fusillé le dimanche 16 juillet 1944 avec sept autres camarades dans une clairière de Vieugy, près d’Annecy.
Plaques au Juvénat
Médaille de la Résistance, à titre posthume le 17 novembre 1946
Croix de guerre 1939-1945 avec palme, à titre posthume le 17 novembre 1946
Légion d’honneur, à titre posthume le 17 novembre 1946
Médaille de Juste parmi les nations, à titre posthume en 1986